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7500 propriétaires et riverains d'ouvrages hydrauliques menacés interpellent François de Rugy

En juin dernier, l'association Hydrauxois lançait une lettre-petition au ministre de l'écologie pour cesser la politique publique de destruction des moulins, forges, barrages, étangs en France. Plus de 7500 propriétaires et riverains de ces ouvrages ont répondu à l'appel. Ils disent à François de Rugy leur désarroi, leur indignation et leur colère face à l'attitude de son administration, leur refus de voir disparaître le patrimoine de la rivière et leur attente des solutions promises par l'Etat lors du vote de la loi de 2006. Nous reproduisons ci-dessous cet appel et la lettre d'accompagnement envoyéee au ministre. Les parlementaires en recevront copie. Nous demandons à nos lecteurs et associations correspondantes de saisir eux aussi leur parlementaires en les informant de cette démarche et des problèmes sur chaque rivière, afin que le ministère de l'écologie mette fin sans délai aux dérives observées depuis le classement des rivières.

Monsieur le Ministre d'Etat

Recevez d'abord toutes nos félicitations et tous nos encouragements pour votre nomination à la direction du ministère de la Transition écologique et solidaire. Les défis de cette transition sont immenses, les réponses à ces défis sont complexes : votre engagement d'une vie sur la question n'est pas de trop pour vous guider dans cette tâche.

En juin dernier, notre association a lancé une lettre-pétition pour stopper la destruction des ouvrages en rivières (moulins, forges étangs barrages) : en l'espace de trois mois, 7588 propirétaires et riverains de ces ouvrages ont signé cet appel. Nous vous écrivons en leur nom et nous reproduisons l'appel en post scriptum de ce courrier.

En janvier dernier, votre prédécesseur Monsieur Nicolas HULOT avait déjà reçu un appel à moratoire sur les destructions d'ouvrages signés par 1392 élus dont 36 parlementaires, 514 personnalités du monde économique, artistique, technique et scientifique, 349 associations représentant 110.000 adhérents directs.

Monsieur HULOT et son cabinet n'avaient pas jugé nécessaire d'entendre les porteurs de cet appel.

Pourquoi une telle émotion ? Pourquoi un tel mouvement dans tous les territoires ? Pourquoi une telle division là où l'écologie devrait nous rassembler ?

Les propriétaires et riverains vous demandent de stopper les dérives que l'on observe aujourd'hui au bord de nos cours d'eau :

- Des centaines de million d'euros d'argent public dépensés pour détruire au lieu d'aménager les ouvrages.

-Des choix de liquidation de centrales hydro-électriques ou de sites à potentiel de production renouvelable totalement contraires à nos objectifs de transition bas carbone ni fossile ni fissile

-Des lacs, étangs, plans d'eau, canaux, zones humides vidés, asséchés, détruits avec toute leur biodiversité, dans des opérations où le vivant est sacrifié aux seuls poissons migrateurs, cela bien souvent pour des motifs paraissant davantage halieutiques qu'écologques

Les propriétaires et riverains vous demandent aussi - et nous savons toute votre sensibilité à l'équiliber des pouvoirs - que l'administration placée sous votre tutelle respecte davantage l'esprit et la lettre des lois que les parlementaires ont rappelé à de nombreuses reprises depuis 7 ans.

-Jamais la loi française et jamais les directives européennnes n'ont demandé la destruction des ouvrages au nom de la continuité écologique et de la trame bleue, c'est la gestion et l'aménagement qui sont attendus, pas l'effacement ;

- La "gestion équilibrée et durable" de l'eau inscrite dans la loi ordonne a nom de l'intérêt général que la continuité écologique respecte les autres enjeux, comme l'hydro-électicité, l'irrigation, la préservation de l'eau face au changement climatique, le patrimoine historique, culturel et paysager.

Aussi nous ne pouvons plus accepter que des représentants de l'adminstration (DREAL, agences de l'eau, DDT-M, AFB) affirment encore en 2018 aux maîtres d'ouvrages communaux ou particuliers que seul l'effacement pur et simple des sites est d'intérêt public, et subventionné à hauteur de ses coûts inaccessibles. Cette distorsion de la lecture de la loi a induit une terrible crise de confiance dans la neutralité et l'objectivité de l'action publique portée par votre ministère sur ce volet précis de l'action en rivière.

Un dernier point qui explique le désarroi des riverains : en 2006 lors du vote de la loi sur l'eau, l'Etat s'était engagé à indemniser les sommes considérables que représentent les dispositifs de franchissement de type passe à poissons. Aujourd'hui, l'Etat renie sa parole et refuse d'appliquer les dispositions prévues dans le code de l'environnement. Le blocage est évidemment complet, des particuliers ou des petits exploitants ne peuvent tout simplement pas engager des dizaines à centaines de milliers d'euros pour des dispositifs servant au bien commun, représentant déjà ue servitude de surveillance et entretien.

Les ouvrages hudrauliques sont des atouts pour le vivant, pour la société, pour le territoire : nous sollicitons donc de votre sagesse un enagement à les protéger et à engager une continuité écologique positive, fondée sur des solutions financées qui améliorent le transit sédimentaire et piscicole là où c'est nécessaire de le faire, sans altérer le cadre de vie des riverains, la production énergétique, l'équilibre des milieux en place.

La sécheresse et la canicule 2018 ont encore montré la fragilité de la ressource en eau, et nous savons tous que les prévisions pour ce siècle sont pessimistes : le destin des ouvrages qui retiennent cette eau précieuse dans nos vallées depuis des décennies et parfois des siècles mérite toute votre attention. C'est aussi un engagement devant l'histoire, et pour les générations futures.

Veuillez agréer, Monsieur le Ministre d'Etat, l'expression de nos sentiments respectueux.

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